mardi 23 septembre 2008

Des pommes à la gravité, Newton quand tu nous tiens !


La gravité serait-elle plus marquée à Montréal que partout ailleurs ? La lecture des Choses vues d' Hugo influerait-elle à ce point sur ma personne qu'il me plaît de noter le moindre incident ? En une semaine deux chutes se proposent à ma vue, chacune auréolée d'un gaze de mystère...
Je me promenais en compagnie de V***, bien décidé à aller voir de plus près le parc Laurier qui, de l'autre côté de la voie ferrée, ne cessait de nous narguer. Si les moines sont des types épatants, les parcs ont une singulière manie : celle de narguer. Déjà écolier je contemplais par la fenêtre d'une salle de classe un parc, et, je vous le demande, que faisait-il ce parc ? Il me narguait, parfaitement, et je suis content de voir qu'il y en a qui suivent bien que je m'égare quelque peu... je reprends. Nous étions, V*** et moi, à la recherche de ce parc, et nous arrivâmes au bout de la rue de la roche, où un constat s'imposa aussitôt à nous : l'absence flagrante de tunnel rendait toute tentative de franchir la voie ferrée sinon vaine, du moins suicidaire. Je ne dis pas que la mort par train interposé ne présente pas parfois un singulier attrait, juste que ce n'est pas le plus court chemin pour arriver à un parc, sauf peut être au jardin d' Éden mais cela nous éloigne de mon sujet, les chutes, quoique...
Donc ne pouvant aller plus loin, nous commençons à la longer la voie ferrée. Sur le trottoir d'en face, deux voitures garés. Une troisième arrêtée au milieu de la route. Entre les deux premières, une tête. Suivie d'épaules, de bras, de jambes, de torse, bref de tout ce dont une tête peut avoir besoin. Étendu sur le trottoir gisait un individu. V*** et moi, curieux comme des putois, nous approchons. Le jeune homme était étendu, les jambes dans le caniveau, un sac à ses côtés, à moitié ouvert (le sac), laissant s'échapper un portable et un i-pod. Par un curieux mimétismes ceux ci gisaient également sur le dos et ne songèrent pas un seul instant à profiter de la liberté qui s'offrait à eux. Les i-pods sont cons, on y peut rien...
Le jeune homme respire. Ses yeux sont fermés.
« Monsieur ? Monsieur? », demandons nous.
Silence.
« On peut vous aider ? »
Les yeux toujours clos, l'évanoui esquisse un sourire.
« ça va ? »
Je pense un instant qu'il s'agit d'un acteur et que nous venons d'interrompre un court métrage quelconque. Ses yeux s'ouvrent. Son regard étonnamment clair nous contemple. Un réveil de clown. Il sourit.
« Oui, ça va. Un ami m'a donné quelque chose qu'il n'aurait pas dû. »
Assis sur le trottoir, il crie un prénom. L'ami habite au-dessus, au deuxième sans doute. Nous nous éloignons, V*** et moi, perplexes. Aucune explication, aucune hypothèse, ne s'impose. Telle fut la première chute.
La seconde, plus classique, est un hommage à Chaplin. Chute improbable, spectaculaire, et sans conséquence aucune. Moins mystérieuse aussi, quoique...
Tournons nous vers ce vaste campus verdoyant au sein des buildings de la haute finance, non loin du Mont-Royal. Le soleil, les prairies, l'Arcadie en somme. Sur le vénérable perron du bâtiment des arts, une étudiante descend précipitamment les marches. Ses talons aiguilles virevoltent. La pirouette s'esquisse. Elle s'accomplit enfin. Le corps féminin dessine une arabesque, et termine lamentablement sa course sur le sol. Posture étrange, avec le nez collé au bitume : à cet instant je saisis comment le petit homme se casse le bout du nez dans sa maison en carton pirouette-cacahouète. Un peu moins de 23 ans d'une incompréhension angoissée prennent fin à cet instant.

J'invite aussi les connaisseurs qui voudraient se faire un idée plus exacte de la posture du corps au moment de la chute à contempler la gravure de Christophe représentant la chute de Cosinus à son entrée dans le bureau du ministre... Comme quoi notre étudiante, qui d'ailleurs se relève sans dommage, que les âmes sensibles se rassurent, n'aura pas été le premier grand esprit à être ramené brutalement sur le plancher des vaches (qui d'ordinaire préfèrent le gazon, mais bon...).

Je ne sais pas plus ce qui a provoqué cette seconde chute que la première. Je ne sais pas non plus pourquoi j'en parle sur un blog normalement destiné à tout autre chose. Mais je ne voulais pas que les chutes du Niagara conduisent à négliger celles de Montréal...

Amour, pommes et luxure...


Plus choquant que le Da vinci Code ! Plus étonnant que La passion de Mel Gibson ! Découvrez en exclusivité le roman photo de la Genèse, un manuscrit copte découvert par un chercheur dans un coin obscur et retiré du Québec ! Notre envoyé spécial, Jean-Michel Mauvaisefoi, vous raconte tout !


On nous ment, on nous spolie, on le sait. Les complots et les théories du complot et les comploteurs opposés à tout type de complot sont monnaie courante, mais aucune découverte n'a eu autant de retentissement que celle réalisée par M*** en ce beau jour de septembre dans la petite ville de M***. En tapant ces lignes, je suis frappé par la conjonction du M et du M, ce qui me conduit à me dire qu'il n'y a pas hasard... le valeureux chercheur qui a trouvé ces documents dans un appareil photo qui traînait dans les parages n'a pas voulu les commenter. Craindrait-il pour sa vie ? En tout cas, au péril de la mienne, je me suis procuré ces clichés, et j'en ai déduit les éléments suivants. Mes thèses sont révolutionnaires, ne lisez pas si la vérité vous fait mal...

1° contrairement à une opinion répandue Adam et Eve n'étaient pas nus.

Adam a réellement été forcé de manger la pomme.

3° Qu'ils aient précisément choisi la mauvaise pomme dans un jardin qui en contenait autant, c'est vraiment pas de chance.

4° Il n'y a pas de trace du serpent sur ces clichés. Serait-ce lui qui les a pris ?

Bien entendu aucune autorité religieuse ne veut commenter cette découverte. Ils ont même payé des gens pour faire circuler des rumeurs, comme quoi ces photos ne seraient qu'une mise en scène, et que l'on peut reconnaître monsieur J*** R*** et mademoiselle J*** D*** sur ces clichés. S'ils trouvent des moutons prêts à les croire, prêts à les suivre sur les pentes sablonneuses de l'illusion, tant mieux pour eux. Mais je sais que ce n'est que le début, et qu'un jour il faudra que j'arrête de lire des polars et des ouvrages conspirationnistes... ce n'est déjà plus moi qui écrit ceci... ils ont pris le pouvoir sur mon cerveau grâce à des poutines frelatées qu'ils glissent sous ma porte... hier un écureuil est venu me prévenir mais je ne l'ai pas cru... adieu mes amis... adieu...



P.S : la communauté des hamsters tient à se désolidariser totalement de ce qui est écrit ici. En particulier, elle n'a jamais cru que les écureuils avaient le moindre rapport avec ces photos, ni avec le scandale des pommes. Jamais elle ne soupçonnerait les écureuils, qui se sont toujours montrés responsables, et s'ils fouillent dans les poubelles pour manger, tant que cela se fait dans la dignité, grand bien leur fasse...

jeudi 4 septembre 2008

intermède : que sont-ils devenus ?


Aujourd'hui dans cette rubrique flambant neuve, Jean-Michel D. (nous mettons D. pour DELABUICK afin de respecter son anonymat et de ne pas éprouver et humilier encore sa famille déjà sévèrement touchée par ces épreuves). Jean-Michel résidait autrefois à Los-Angeles. Repéré par un impresario français, un certain Guillaume "White Shark" Cal***, il enchaîne alors les contrats. Après Casse-noisettes 1 et 2, une apparition remarquée dans un épisode de Sex and the city où il incarnait un dealer dépressif, Jean-Michel connu l'apogée de sa carrière avec La morne. Incarnant dans un style pathético-larmoyant une chanteuse française aujourd'hui oubliée, Edith Moineau, il reçoit pour son cabotinage forcené un Oscar. Certaines mauvaises langues ne manqueront pas de signaler que le président du jury des Oscars, Phil de la Motte, a été retrouvé écrasé sous une grue, accident regrettable qui a entraîné la nomination de Guillaume "White Shark" Cal*** à la tête du jury. Mais ne voyons pas le mal partout. Notons à cette occasion que les oscars furent la dernière apparition publique de Guillaume "White Shark" Cal***.
Son manager ayant disparu, Jean-Michel se trouva entraîné dans l'engrenage classique des écureuils femelles faciles et croqueuses de noisettes, de la drogue à outrance et de la dépendance au griffage de l'écorce. Avec pas moins de 38 enfants à charge et 12 procédures de divorce, plus de 120 millions de dettes et un impresario dans la nature, Jean-Michel sombra... les journalistes people, engeance maudite entre toutes, perdirent sa trace... jusqu'à ce qu'un de nos plus talentueux reporters, Matthieu "Big poulpe" Pr***, un temps soupçonné d'avoir protégé Guillaume "White Shark" Cal*** mais innocenté après la mort accidentelle du juge Pryatt sous une grue, nous fournisse ce cliché exclusif dans lequel on peut voir Jean-Michel au sommet de sa chute...
"Ce soir je serai la plus belle" chantait Jean-Michel dans La Morne... il ne lui reste plus que la poubelle...

JEAN-JACQUES MAUVAISEFOY

Episode one : pride and prejudice


"L'arrivée... hors des tunnels vombrissants et des valises débordantes, voici enfin qu'au bout du tunnel se révèle la lumière... lumière ? Quelle lumière ? On est à Montréal mes amis, il n'y a ni soleil, ni ciel bleu, juste du gris et de la neige à en perdre la vue, voilà ce qu'il se doit d'y avoir à Montréal !!"
Telles sont les misérables pensées d'un hamster rempli de préjugés et d'opinions pour le moins déplacées sur ce qu'est le Québec en général et Montréal en particulier. Alors que comme à Bordeaux, à Montréal, il fait beau, et oui ! Je ne dis pas cela uniquement dans le vain espoir de séduire une de mes connaissances bordelaises... Non. Il fait effectivement très beau et très chaud, voire un peu trop beau et un peu trop chaud...
Mais Montréal ne se réduit pas à la seule question climatique. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître à un hamster parisiano-centriste, il s'y passe bien des choses : cinéma, théâtre, cirque et photographie, en bref toutes ces activités que notre héros pensait réservées à sa seule ville française.


Montréal n'est ni une invention destinée à attirer d'innocents quadrupèdes sur un continent désertique et enneigé de surcroît, ni un nouveau représentant de l'axe du Mal cher à un certain Georges W. B. La ville s'étale comme neige au soleil au coeur d'une île autour de laquelle le géographe de renom sera surpris de constater qu'il y a beaucoup d'eau. A gauche et à droite. Enfin à l'est et à l'ouest, et sans doute aussi au nord et au sud mais mes propres compétences touchant à l'incompétence dans ce domaine je préfère m'abstenir de tout commentaire supperflu.