jeudi 20 novembre 2008

De l’exil, entre autres choses…


Il y a cette langueur ineffable, cet éloignement chronique qui rend difficile justement toute chronique, il y a l’incroyable régularité de Véronique, l’assiduité avec laquelle elle tient son blog, rapportant et racontant l’essentiel de nos tribulations québécoise qui ne peut que me laisser coi…
Et puis il y a ces calembours vaseux dans lesquels je m’empêtre et finalement l’infini retard qu’a pris mon propre blog et que vous êtes nombreux à me signaler… aussi ai-je repris mon clavier et partant cette singulière manie de raconter.
Qu’avez-vous raté, qu’avons-nous fait ? Oh, bien des choses en somme. Nous avons vu du cirque, entre le soleil et la TOHU (sorte de cité du cirque et autres joyeusetés circassiennes), et cela ne manque jamais de me laisser rêveur, un peu, sur ces incroyables capacités à décoller du sol, à lui dire adieu en somme, avec une maîtrise impensable. En même temps le cirque est profondément malsain, et d’une certaine façon le fait que l’enfance y soit liée confirme la dimension perverse du regard édenté et de la bouche malicieuse d’un avorton (j’éviterais autant que faire se peut le terme de gosse pour des raisons toutes québécoises). Car enfin qu’attendons-nous désespérément au cirque ? La prouesse, oui, mais aussi et surtout la chute, ou du moins la possibilité de la chute. On le sait depuis Icare et Newton, l’homme et la pomme (cf. article précédent) sont voués à la chute. Alors bien sur,consciemment, personne ne souhaite voir la jolie funambule choir lamentablement : mais il n’empêche que si cela arrivait, on aurait conscience d’avoir vu quelque chose d’unique, encore plus unique que cette promenade fildefériste (merci Jérémie) certes magnifique mais déjà vu.
La fascination de l’attraction n’est pas propre au cirque. Nous-mêmes, les hamsters, y consacrons une part importante de notre existence, par le biais de la roue, symbole de l’existence et de l’éphémère s’il en est. Mais dans des domaines moins importants le phénomène persiste. Prenez les élections américaines par exemple (à ce sujet le fait de réduire un programme non a un objectif précis mais a une modalité verbale, m’interpelle. Sans vouloir faire mon hamster nécrosé, la question n’est pas seulement de pouvoir mais de savoir ce que l’on veut faire. Par exemple rien ne dit que la partie manquante n’est pas «  destroy Irak ». Le « Yes, we can » a justement ceci de pratique qu’il promet tout et rien. Entendons-nous bien : en tant que hamster, animal posé et ouvert, je suis comblé par l’élection d’Obama. C’est son slogan qui m’interpelle, d’autant qu’il ramène a ma mémoire le « Ensemble tout est possible » d’un autre candidat présidentiel, slogan également vide. Et puisque l’on est dans les souvenirs je ne peux résister au plaisir de citer the paranoiac guinea pig : « Ni Dieu ni maître ni slogan ». Mais revenons à nos moutons qui chutent tranquillement. Maintenant que les States ont un nouveau président, nous, hamsters, attendons, avec espoir et crainte. Nous attendons de grandes choses dans la mesure du possible, (des roues plus ergonomiques et des granules qui ressemblent moins a des déjections lapines entre autres choses) mais nous attendons aussi la chute, ou la possibilité, même infime, de celle-ci. Ce qui monte doit fatalement un jour ou l’autre retomber, et le fait même qu’Obama réussisse la synthèse (selon certains qui ont quand même une vision un peu réduite de JFK, voire mal informée et je ne vise personne, même pas une angliciste aux cheveux bouclés) entre Kennedy et Martin Luther King, laisse une grande place à pareille vision...

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